17 septembre 2010

Un gène sur le chromosome X impliqué dans le développement autistique

Compilation de news sur le sujet

Des chercheurs canadiens viennent de mettre en évidence le rôle d'un gène du chromosome X chez plusieurs patients autistes. Cette étude, publiée dans le journal Science Translational Medicine pourrait expliquer la prévalence de l’autisme environ quatre fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. Les résultats des études génétiques sur l’autisme tendent à montrer qu’un grand nombre de gènes situés sur plusieurs chromosomes pourraient être impliqués dans de développement autistique. Bien que l’attention des chercheurs se soit spécialement portée sur le chromosome X, du fait de la grande proportion de garçons se développant avec autisme, les résultats étaient peu probants jusqu’à aujourd’hui.
Pour cette recherche, les chercheurs ont analysé la séquence génétique de 2000 individus atteints de Trouble du Spectre Autistique (TSA) et d'autres atteints de déficience intellectuelle. Ils ont ensuite comparé les résultats avec les séquences de l'ADN de plusieurs milliers d'individus en bonne santé.
Une altération du gène PTCHD1 du chromosome X a été observée dans 1% des 2.500 cas d'autisme analysés mais pas chez les hommes du groupe contrôle. Les sœurs des hommes atteints de TSA - dont le gène avait subi la même mutation - n'en étaient pas atteintes.
«Bien que ce pourcentage puisse paraître bien mince pour la majorité des gens, il s'avère prometteur pour les généticiens puisque de nombreux gènes sont impliqués dans les TSA», précise M. Scherer.
Les garçons héritent d'un chromosome X de leur mère et un chromosome Y de leur père.
Les filles possèdent un second chromosome X ce qui constitue une protection dans le cas ou le gène PTCHD1 est absent du premier chromosome X. Les garçons qui ne disposent que d’un seul chromosome X, courent de « plus grands risques de développer un Trouble du Spectre Autistique ou une déficience mentale», explique M. Scherer. « Cependant, même si ces femmes sont protégées, le TSA pourrait faire son apparition dans la prochaine génération de garçons de leurs familles.»
"Dans sept des familles étudiées, le gène était très légèrement altéré, dans trois autres, la disparition du gène a induit une débilité mentale", dit le docteur John Vincent, co-directeur de la recherche. "C'est un tout petit pas, mais cela représente une avancée considérable, compte tenu du niveau actuel de nos outils d'analyse. »
L’hypothèse avancée par les chercheurs est que le gène PTCHD1 joue un rôle dans la trajectoire neurologique qui permet la transmission d'informations aux cellules lors du développement du cerveau. La mutation de ce gène interférerait au cours du processus déclenchant l'apparition des TSA, conclut M. Vincent.

16 septembre 2010

Les bambins immunisés contre le bâillement contagieux

Traduction G.M.

Les enfants de moins de 4 ans ainsi que les enfants avec autisme semblent être immunisés contre le bâillement contagieux, un phénomène dans lequel une personne baillant entraîne une réaction en chaîne d’ouverture de bouches.
Des chercheurs de l’Université du Connecticut ont observé 120 enfants de 1 à 6ans se développant normalement et 30 enfants de 6 à 15 ans se développant avec un trouble du spectre autistique, pour les besoins d’une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Child Development.
Ils ont trouvé que bien que les bébés baillent spontanément dans l’utérus, la plupart des enfants ne montrent aucun signe de sensibilité au bâillement contagieux jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 4 ans.

Signe possible d’empathie
L’étude montre aussi que les enfants avec autisme sont moins sensibles aux bâillements contagieux que les enfants sans autisme de même âge mental et chronologique, et plus l’autisme d’un enfant est sévère moins il est sensible au bâillement.
« Etant donné que le baillement contagieux peut être un signe d’empathie, l’étude suggère que l’empathie et le mimétisme qu’il sous tend se développent lentement au cours des premières années de la vie, et que les enfants se développant avec un trouble du spectre autistique peuvent manquer des indices subtils qui les lient émotionnellement aux autres. »
Chez les adultes, le bâillement contagieux est souvent épidémique puisque la moitié des adultes y répondent.

Une protéine neuronale malformée liée au trouble autistique

Traduction G.M.

Une équipe internationale de scientifiques dirigée par des chercheurs de l'Université de Californie, San Diego, a identifié le mauvais repliement et d'autres anomalies moléculaires dans une protéine clé du cerveau associée aux troubles du spectre autistique.

Palmer Taylor, vice-chancelier adjoint de sciences de la santé à l'UC de San Diego et doyen de la faculté de pharmacie et des sciences pharmaceutiques Skaggs, et ses collègues rapporte dans l'édition du 10 Septembre du Journal of Biological Chemistry que le mauvais repliement d'une protéine appelée neuroligine-3, en raison à des mutations de gènes, provoque des deficiences de conduction qui peuvent conduire à des communications anormales entre les neurones.

Le repliement génétique des neuroligines est suspecté d’empêcher la formation normale et le fonctionnement des synapses neuronales. La mutation génétique a été trouvée chez les patients atteints d'autisme.

«C’est sensé qu’il existe un lien,» explique Taylor. «Les neuroligines sont impliqués dans le maintien des synapses neuronales et leur dysfonctionnement est susceptible d'affecter une maladie du développement neurologique.

Les neuroligines sont des protéines post synaptiques qui aident à l’assemblage des synapses en les connectant avec des protéines synaptiques associées appelées neurexines. Elles font partie de la vaste famille du groupe des protéines alpha-béta-hydrolase qui inclut de nombreuses protéines qui ont des fonctions de catalyse, d’adhésion et de sécrétions.

A l’aide de cultures vivantes de neurones, les chercheurs ont constaté que les différentes mutations à l’origine de differents degrés de mauvais repliement de la structure de la proteine, qui se traduisent en déficiences de connexion de sévérité variable par rapport à la protéine alpha-beta-hydrolase, entrainent différents troubles congénitaux

L’association des neuroligines et des mutations génétiques est relativement nouvelle en science. L’idée a été émise il y a 15 ans et le lien a été mis en évidence il y seulement 7 ans. Taylor explique que l’indentification et la description du lien avec la malformation de la protéine améliore la compréhension des causes complexes de certains autismes, ainsi que l’influence respective des gènes et de l’environnement et offre peut-être de nouvelles cibles pour les thérapies médicamenteuses potentielles.

« Si la mutation est identifiée précocement, il pourrait être possible de restaurer les neurones affectés avant que les connexions synaptiques anormales ne soient établies », explique Davide Comoletti, co-auteur et chercheur à la the Skaggs School of Pharmacy. "Mais il reste encore beaucoup de travail. Nous pouvons être capables de trouver un traitement pour des cellules in vitro mais restaurer une fonction in vivo peut être impossible en utilisant la même stratégie.

14 septembre 2010

Pas de lien entre le mercure dans les vaccins et l’autisme

Traduction par G. M.

Une nouvelle étude gouvernementale ajoute une preuve supplémentaire au fait que le thimerosal, un conservateur à base de mercure utilisé jusqu’à récemment dans de nombreux vaccins, n’augmente pas les risques d’autisme chez l’enfant.

Elle montre que les enfants qui ont été exposés très tôt à une haute concentration de conservateur – à travers les vaccins qu’ils avaient reçus ou que leurs mères avaient reçus quand elles étaient enceintes, n’étaient pas susceptibles de développer de l’autisme, y compris ddeux sous-types d’autisme.

« Cette étude devrait rassurer les parents qui suivent le calendrier vaccinal recommandé”, explique le docteur Frank Destefano, directeur du Immunization Safety Office au Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à Atlanta, et auteur principal de l'étude.

Les préoccupations au sujet d'un lien entre les vaccins et l'autisme ont été soulevées en premier, il y a plus de dix ans par un médecin britannique Andrew Wakefield.

Son rapport , fondé sur 12 enfants, a été discrédité et le journal qui l’a publié s’est rétracté au début de cette année. Entre-temps, il a suscité un débat mondial féroce entre scientifiques et i la provoqué la peur de nombreux parents qui ont hésité à utiliser les vaccins recommandés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

S’ensuivirent des foyers d’épidémie de ces trois maladies.

Une grande inquietude portait sur le rôle possible du thimerosal dans le développement autistique, un état qui affecte à peu près une personne sur 110 selon le CDC.

La plupart des scientifiques considèrent l’autisme comme un trouble du développement, probablement influencé par les gènes.

L’autisme a un spectre très large et les troubles vont du Syndrome d'Asperger léger au retard mental grave avec handicap social, et il n’existe aucun remède ou bon traitement.

Les chercheurs du CDC ont utilisé des données concernant des enfants américains nés entre 1994 et 1999, qui étaient inscrits dans une des trois organisation de prévention de la santé.

Ils ont trouvé 256 enfants dans le trouble du spectre autistique et les ont compares avec 752 enfants qui n’avaient pas d’autisme, mais qui avaient le même âge et qui étaient de même sexe.

Peu importe le moment où l’enfant a été exposé au thimerosal, que ce soit avant la naissance quand la mère a été vaccinée ou après la naissance, il n’y a pas d’augmentation du risque d’autisme quel qu’il soit.

En fait, ces enfants qui ont été exposés à l'agent conservateur entre la naissance et 20 mois d'âge avaient légèrement moins de probabilité de se développer avec un autisme ; un résultat qui ne peuvent expliquer les chercheurs.

« C’est une étude très rassurante », explique le Dr Michael J. Smith, pédiatre à l’Université de l’Ecole de Medecine de Louisville dans le Kentucky qui n'était pas impliqué dans la recherche

« Ces résultats montrent que vous pouvez être vaccinés avec un vaccin au thimerosal sans inquiétude. »

Smith, qui a déclaré qu'il y avait un enfant de deux mois vacciné à la maison, note que les taux d'autisme ont continué d'augmenter, bien que thimerosal a été supprimé de tous les vaccins pour enfants, à l'exception des vaccins contre la grippe.

Pour les parents qui restent préoccupés par al présence de thimerosal dans les vaccins contre la grippe, il existe des alternatives sans conservateur, tels que le FluMist, un vaporisateur nasal pouvant être utilisée chez les enfants âgés de deux ans et plus.

Certains parents s’inquiètent également du grand nombre de vaccins inoculés en même temps, ou bien du trop jeune âge des enfants vaccinés qui peuvent provoquer des problèmes mentaux. Le Dr Smith a déclaré que les recherches sur le sujet avaient dissipé ces préoccupations les unes après les autres.

« Il n’existe aucune preuve crédible » d’un lien entre vaccins et autisme, conclut-il pour Reuter Health.


11 septembre 2010

Le modèle de préférence visuelle peut etre un indicateur de l'autisme chez les bambins

Traduction par G. M.

En utilisant la méthode du suivi des yeux, des chercheurs de l’Université de Californie et de l’école de médecine de San Diego ont montré que les enfants en bas âge avec autisme passaient significativement plus de temps à examiner des figures géométriques que des images sociales. Les résultats de l’étude suggèrent qu’une préférence dès le plus jeune âge pour les figures géométriques pourrait constituer un indice comportemental de risque d’autisme dès l’âge de 14 mois
“En testant 110 jeunes enfants âgés de 14 à 42 mois, nous avons trouvé que tous les enfants qui passaient plus de 69% de leur temps à fixer leur attention sur des figures géométriques étaient précisément diagnostiqués avec un trouble envahissant du développement », explique Karen Pierce, professeur à l’UCSD Département de Neurosciences. Cette étude est publiée depuis le 6 septembre dans les Archives de Psychiatrie Générale.
Pendant cette étude, les enfants étaient assis sur les genoux de leur mère pendant qu’ils regardaient un film d’une minute qui contenaient des figures géométriques sur une partie de l’écran et des enfants qui dansaient et faisaient du yoga sur l’autre côté de l’écran. En utilisant un faisceau de lumière infrarouge qui rebondit sur l’œil, Pierce et ses collègues sont capables de mesurer le temps passé à examiné l’un ou l’autre côté de l’écran. Les figures géométriques mouvantes qui ont capté l’attention des enfants avec autisme mais pas celle des enfants sans autisme plutôt attirés par les visages, sont des écrans de veille que l’on trouve sur la plupart des ordinateurs.
Sur les 51 enfants au développement typique, seul un enfant préféra regarder les figures géométriques. Cependant, ce n’est pas l’ensemble des enfants avec autisme qui a préféré les figures géométriques. Dans l’étude, 40% des enfants avec développement autistique préfèrent les figures géométriques, comparé au 2 % des enfants au développement typique et au 9% des enfants avec retard de développement. Ainsi pendant que 40% des enfants avec T.S.A. (Trouble du Spectre Autistique) étaient sensibles aux figures géométriques, les 60% restants présentaient des réponses semblables au groupe sans autisme et au groupe avec retard de développement en préférant les images sociales.
« Ce qu’un bébé préfère regarder lorsqu’il a le choix entre deux images peut devenir un indicateur de risque autistique lorsqu’il ou elle regarde une seule image », explique Pierce. « Parmi les tout-petits qui préfèrent fortement les figures géométriques, nous avons trouvé que pratiquement 100% du temps, ces enfants développaient un trouble du spectre autistique »
Une préférence pour les seules figures géométriques pourrait être un nouveau moyen étonnant de dépister l’autisme précocement, mais les résultats montrent aussi que les enfants qui préfèrent les formes géométriques ont des réponses différentes (mouvements des yeux rapides, orientés) selon les enfants.
«Initialement, nous avions prévu que les tout-petits enfants avec TSA montrerait globalement un nombre réduit de saccades oculaires», explique Pierce. Cependant, les résultats révèlent que c’était surtout les enfants sensibles aux figures géométriques et non pas le groupe en entier, qui présentait un nombre réduit de saccades et ceci uniquement lorsqu’ils regardaient leur figure préférée. « C'était presque comme s'ils étaient ‘coincés’ et ne bougeait pas les yeux autant que les tout-petits au développement typique lors de la visualisation des motifs géométriques. Les motifs étaient apparemment très absorbants.
Les chercheurs prévoient qu’une préférence pour les motifs géométriques en mouvement combiné avec le temps que passent les bébés à regarder les images géométriques peut être un facteur précoce de dépistage de l’autisme.
“Si votre enfant préfère de temps en temps regarder les écrans de veille de votre ordinateur, ce n’est pas une raison pour s’alarmer”, explique Pierce, mais s’il votre enfant regarde les motifs géométriques sur des périodes très longues et ne s’intéresse pas aux images sociales, vous devez vérifier les autres signes d’alarme de l’autisme ».
Ces signes incluent le peu de plaisir éprouvé dans les jeux d’interaction sociale tels que le jeu de peek-a-boo, la présence d’un ton voix inhabituel, une absence de pointage un manque de des objets, et une absence de réponse à l’appel de son nom.
“Si votre enfant répond à ces signaux d’alerte, il faut consulter un pédiatre pour évaluer son développement », précise Pierce.
Plus d’informations: Arch Gen Psychiatry. Published online September 6, 2010.